Conakry, nous voici !

par Hannah

“On augmente les bières ?”

“Mets ta bavette !”

“On se tient” (au courant, c’est implicite !)

Premiers pas à Conakry, beaucoup de choses nous échappent encore ! On a quand même compris que la bavette c’est le masque, qui est seulement demandé dans les administrations. Avec à peine 70 décès liés à la pandémie en Guinée, le COVID n’est plus vraiment un sujet. Comme on nous l’a dit ici, Ebola a laissé de bons réflexes pour maîtriser une épidémie, malgré le traumatisme. Aussi, la population est très jeune donc moins à risque, et vit plus dehors ! On nous a aussi dit que la machine immunitaire des Guinéen·nes fonctionne en permanence, contrairement à la plupart des pays occidentaux où tout est aseptisé.

Ce qu’on ne saisit pas encore bien, ce sont les méandres de l’administration, on s’y perd tout en stagnant dans les monumentaux bouchons de la capitale ! Après avoir eu des difficultés à avoir notre autorisation d’embarquement (il fallu obtenir une attestation du Ministère des affaires étrangères guinéen, à transmettre à l’ambassade de Guinée à Paris), la procédure ici pour avoir nos visas est toujours en cours. L’accueil des autorités à l’aéroport et au Ministère de la sécurité est parfois hostile, mais plutôt compréhensible : les Français·es peuvent venir en Guinée alors qu’aucun·e Guinéen·ne n’a pu venir en France depuis mars…

Heureusement, on est bien entouré·es ici ! Et il peut suffire d’un coup de fil de la bonne personne un vendredi soir pour que notre dossier de demande de permis de conduire guinéen soit traité en quelques jours.

À part ça, on a déjà pu rencontrer plusieurs personnes, grâce notamment au réseau de l’association Guinée Solidarité Provence pour laquelle on travaille et à ma venue en Guinée en 2018. L’occasion de boire quelques Guiluxe en bonne compagnie et de déguster des brochettes de poisson et de l’aloko (bananes plantain) en bord de mer… On apprécie le vent de l’océan car il fait très chaud à Conakry (28-30°C jour et nuit).

En dehors de nos tracasseries administratives, l’ambiance est très chouette. Toute interaction commence avec un “comment ça va ?”, puis un “la journée se passe bien ?” et ainsi de suite, ça peut durer un peu ! Et on vit effectivement dehors. Les boutiques n’ont généralement que 3 murs, parfois ce sont des étals dehors, ou les marchandises sont simplement alignées sur le trottoir. On voit d’ailleurs sur le bord de la route des dizaines de canapés et fauteuils, assez volumineux en bois et cuir.

Les Guinéens se chambrent beaucoup sur leurs noms de famille. Par exemple, les Bah sont censés être les cousins des Diallo, donc ils se font des blagues ! On ne saisit pas encore tout mais on ouvre grands nos yeux et nos oreilles.

D’ailleurs, nos heures d’attente dans les différentes administrations nous ont fait observer des scènes marrantes : tout un tas de personnes passent dans les bureaux, se charrient, passent des coups de fil, et font même venir des vendeuses pour en profiter pour acheter de la vaisselle !

D’ici la fin de la semaine, on espère partir pour Mamou à environ 10h de route, où se trouve le centre Konkouré où nous allons travailler (https://guineesolidarite-pr.org/).

Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410

Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos