Après une semaine à Conakry, nous avons finalement décidé de partir pour Mamou, notre destination finale en Moyenne-Guinée, sans nos passeports ! Et on a bien fait, car ils sont à l’heure actuelle toujours au Ministère de la Sécurité publique : la machine qui imprime les visas est en panne, d’après notre contact sur place qui doit les récupérer… Et il faudra tout recommencer en mars car on ne nous délivre pour l’instant qu’un visa de 3 mois.
Bref, on a donc pris la route le 1er janvier, de bon matin pour éviter les embouteillages conakrykas, et au bout de quelques dizaines de minutes, on laissait déjà derrière nous la fourmillante capitale guinéenne pour s’engager sur l’axe principal du pays, qui dessert quasi-toutes les grandes villes.
Là, on s’est vite retrouvé rouges de poussière car cette route n’est presque pas bitumée. C’est principalement une piste de latérite, cette terre ocre si emblématique de la Guinée et de bien d’autres pays africains. Elle est parsemée d’énormes nids de poules qui ne permettent que rarement de dépasser les 50km/h, et il faut s’arrêter régulièrement aux barrages de police donc les 300km se parcourent en 9h !
Dès le lendemain de notre arrivée, on est allé visiter le centre de formation professionnelle où nous allons travailler, avec M. Diallo, le directeur actuel que nous remplaçerons. Depuis une quinzaine d’années, le Centre Konkouré accueille chaque année entre 10 et 15 élèves en situation de handicap, pour les former sur 2 ans aux métiers de la couture, du tricot et de la mécanique.
Lundi 4 janvier, c’était la rentrée ! Il a fallu tout de suite se plonger dans le bain, en utilisant nos premiers mots de pular, la langue peule. On a commencé avec les salutations car avec chacun·e il faut prendre le temps de demander des nouvelles : Comment ça va ? La famille ? Bien dormi ? Bien réveillé ? Pas trop froid ? Oui, car le matin il fait assez froid (16-18°C) alors que les températures montent énormément dans la journée. Au début, on s’est dit que les personnes se saluaient par automatisme ou obligation car on a constaté qu’elles regardaient généralement ailleurs, dans le vague. Mais attention, erreur interculturelle ! Regarder dans les yeux peut-être interprété comme un comportement agressif, alors que détourner le regard est vu comme un signe de respect. Nous avons encore tant de choses à apprendre !
Dans la semaine, on a fait le tour des administrations pour se présenter : direction préfectorale de l’action sociale, gendarmerie régionale et préfectorale, mairie, préfecture, j’en passe et des meilleurs ! L’accueil est toujours plutôt enthousiaste, on nous fait toujours entrer et asseoir, même si c’est pour 1 minute ou 2. La taille du bureau et la qualité des sièges pour les visites dépendent de l’échelon hiérarchique de la personne qui nous reçoit, tout comme la présence ou non de rideaux aux murs (oui aux murs, et non aux fenêtres !). On a quand même été surpris par le gouverneur (la plus haute autorité à Mamou je crois), qui nous a reçu en costume… Et tongs !
Et une différence majeure avec les administrations françaises, c’est la facilité avec laquelle on entre dedans ici. Ministères, institutions décentralisées : on y entre sans convocation, et on peut toquer à à peu près n’importe quelle porte pour y entrer. Ça donne le sentiment que les administrations appartiennent bien au peuple, même si dans la réalité, le service public n’est pas à la hauteur des attentes.
Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410
Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos
Comments
January 14, 2021 21:15
Hi hi hi…. merci pour le partage des anecdotes. Costume + tong, ça doit impressionner tout de suite. :-) La manière de se dire bonjour dans les différents pays est un sujet d’étude à part entière. Bises et bonne continuation !