Remontée de la Lesse

Les kayakistes ont déserté la Lesse en ce mois d'août. C'est l'occasion de s'y rendre et de remonter son cours pour y découvrir ses Charmes. Au programme, grottes, ruines et tonnerres !

En cette fin du mois d’août, nous décidons de randonner de long de la Lesse. Celle-ci a retrouvé un peu de calme car le kayak n’y est plus autorisé tant que le niveau d’eau est bas. Un calme relatif car la vallée de la Lesse est aussi empruntée par la ligne L166 d’un Infrabel.



1. Dinant


Nous démarrons en soirée de Dinant. Après un petit en-cas, nous longeons la Meuse sur la nouvelle berge aménagée. La marche y est agréable et parfaite pour se mettre en jambes après le transport en train. Nous arrivons à la hauteur du rocher Bayard, cette imposante aiguille rocheuse que la grande route du coin contourne de part et d’autre laissant cet iconique bout de nature intouché. Nous empruntons ensuite la piste cyclable jusqu’Anseremme. Le soleil se couche déjà offrant quelques beaux clichés de la Meuse. Nous sortons nos frontales car ce soir c’est randonnée nocturne.



2. La Lesse et ses grottes


Arrivé à l’embouchure de la Lesse dans la Meuse, nous bifurquons pour la remonter par sa rive droite. La randonnée commence. Au début, nous sommes toujours sur une route de voiture relativement fréquentée. Du coup, nous devons bien faire attention à être repéré par les automobilistes. En arrivant à Pont-à-Lesse, nous passons devant son restaurant et son camping. Sur la carte, de nombreuses grottes sont indiquées. La région étant constituée de roches calcaires, la Lesse et les eaux de pluie en ont constitué des dizaines dans le coin ! Nous choisissons le trou Magritte pour faire une pause et explorer la grotte qui est librement accessible. Comme son nom l’indique, elle n’est pas très grande mais il y a quand même de la place pour abriter 25 personnes ! 


Grotte près de la lesse


Nous repartons. Arrivez en contre-bas du château de Walzin, le chemin déboule sur un énorme gué sur la Lesse. La traversée est jouable. Ça nous remémore notre traversée de la Semois près du site préhistorique Le Cheslé. Mais on n’avait pas prévu ça, vérification faite sur la carte, on a zappé un petit sentier qui mène à un pont. On reste au sec pour cette fois. S’en suit une partie de randonnée qu’on pourrait qualifier de ferroviaire. En effet, on traverse plusieurs fois la Lesse en suivant un sentier qui grimpe sur les ponts du chemin de fer. Les rails sont à quelques mètres et on a même eu droit au passage du train de marchandise.



3. La réserve de Furfooz


On arrive maintenant à la réserve de Furfooz (qui est aussi un parc). Logée dans un méandre de la Lesse, elle contient pas mal de site à visiter. Cela inclut des grottes et des ruines romaines. On tente de la traversée par un petit sentier du parc. Mais de nuit, la visibilité est très faible. On rebrousse chemin et on emprunte le sentier sur la berge de la Lesse. À la fin de la réserve, il y a un bar en plein air. En journée, il sert de lieu de ravitaillement pour les gens qui visitent le parc mais aussi pour les kayakistes. Un robinet est en libre accès, on fait une pause. Nous en profitons pour boire un coup avant de sacrément monter sur les hauteurs de Gendron-Celles pour passer la nuit en bivouac.


affluent_lesse



4. Gendron-Celles et la Halte Royal


Après avoir passé la gare de Gendron-Celles, nous nous engageons de nouveau sur la rive droite de la Lesse. Étonnamment, le sentier est à plusieurs endroits très escarpés. Nous alternons entre des échelles, de longs escaliers et des rambardes métalliques. Entre ces difficultés, le chemin est facile et agréable. Sur les fortes pentes de la vallée, les charmes sont présents en grand nombre témoignant d’une bonne qualité des sols et d’une présence de minéraux importante. À part un groupe de cavaliers, nous ne croisons personne. Rapidement, la faim nous prend. Nous mangeons au bord de l’eau. C’est là que nous découvrons avec surprise une moule de rivière. Vérification faite, ce n’est pas si rare que cela.


Moule perlière


En début d’après-midi, nous apercevons un étrange bâtiment fortifié au milieu de cette nature isolée. Nous ne le voyons pas distinctement car il est de l’autre côté des rails. Nous continuons notre route sans plus y porter d’intérêt. Quelle erreur, nous apprenons par la suite que ce sont les ruines de la Halte Royal d’Ardenne. Celle-ci servait de station d’accueil pour les convives, venues de toute l’Europe, du roi Léopold II. En effet, ceux-ci étaient ensuite transportés en calèche au château d’Ardenne situé sur les hauteurs. Dommage, on aurait pu profiter du lieu abandonné. Notez que le lieu qui n’a été utilisé que 20 ans … et a été construit par un homme mégalomane, certes bâtisseur, mais surtout guidé par le profit qui n’hésita pas à terroriser et mutiler des populations congolaises à cette fin.



5. Houyet


Arrivé à Houyet, nous quittons maintenant la Ligne 166 mais nous suivons toujours la Lesse. La pluie fait gentiment son apparition. Nous passons par une zone où la végétation rappelle le sud de la France ou l’Italie. Orientés plein sud, les grands arbres ont laissé place à des arbustes et un sol aride. Ce changement brusque de végétation nous surprend, nous qui guettions déjà un endroit agréable pour établir un bivouac. La pluie s’intensifie et le tonnerre gronde. Nous venons de prendre de la hauteur et nous avons maintenant vue sur le méandre de Lissoir. On cherche toujours où s’installer et aussi s’abriter pour laisser passer l’orage et la drache mais le terrain est fort escarpé. Finalement, on trouve un petit plateau pour établir le bivouac. La rivière est en contre bas et on a toujours vue sur le méandre. Parfait pour flâner en cette fin de randonnée. Le lendemain, on file vers Hérock avant un retour au bercail.



Avec le double de jours de randonnée, continuer la remontée de la Lesse pour finir à Grupont ou Jemelle aurait été une belle prolongation finissant dans une gare mais ce sera pour une prochaine fois !



Caractéristiques de la randonnée


  • Durée: 10h

  • Durée du séjour: 2 jours et 2 nuits

  • Distance : 29 km

  • Dénivelé : +600m, -500m

  • Terrain : 70% de pistes et chemins. 30% de rues et de routes

  • Difficulté du terrain : chemins et sentiers praticables avec 2-3 passages plus escarpés nécessitant l’usage des mains (échelles et rambardes)

  • Période : réalisé en août



Le tracé détaillé se trouve sur Openrouteservice.org. En voici, un aperçu: tracé_lesse



Le profil calculé par Openrouteservice est le suivant :


 lesse-tracé