Moite

Et Muse si affinités CXV

Ton corps est devenu falaise 

Insufflée de ton aura 

Et pour en escalader les parois 

Je contemple la pierre abrupte 

Et ses labyrinthes infranchissables 

J'envoie des papillons en éclaireurs 

Tout autour du précipice 

A la recherche d'une faille, 

D'un interstice infime 

Où je pourrais m'introduire 

En catimini et partir 

A l'assaut de tes cimes 

Les rochers se dérobent, 

S'effritent, se désagrègent 

Mes mains n'adhèrent plus à ta surface 

Mes mains sont moites 

Je suis humide 

Je grimpe à même la roche 

Pendant des années-lumière 

Les mains blanchies de craie 

Je suis comme une exoplanète 

Autour d'une naine rouge 

Toutes mes rivières 

Tous mes océans 

Toutes mes eaux 

Gravitent vers toi, 

Ma petite étoile sacrée 

Ma Muse constellée de Mer Noire.