J'ai passé un peu de temps à Portia

My Time at Portia

J'ai passé un peu de temps à Portia

My Time at Portia est un jeu vidéo développé par le studio chinois Pathea Games et édité par Team17 sorti en 2019. Il s'agit d'un mélange entre un RPG et un jeu de construction, saupoudré d'un peu de dating-sim.

my time at portia

Le jeu se situe 300 ans après la destruction de la civilisation et l'humanité est sortie de sous terre pour se reconstruire. Le joueur est un jeune Builder originaire d'une région éloignée de Portia qui a grandi seul avec sa tante après le décès de sa mère et l'absence de son père parti à l'aventure pour oublier la perte de son épouse. Le Builder reçoit un jour une lettre de son père dans laquelle il lui lègue son atelier situé dans la ville de Portia après être reparti à l'aventure à l'autre bout du monde. Le Builder emménage alors dans cette petite Cité Etat qui cherche à grandir et se développer. Reprenant l'atelier délabré de son père, le Builder rencontre quelques personnes qui l'ont connu et s'inscrit à la guilde du commerce de Portia pour commencer à travailler pour la ville.

Le jeune Builder rencontrera alors une population très hétéroclite allant de fermier vivant au fil de leurs activités, scientifiques étudiant les reliques du passé, Builders concurrents, ou encore religieux prêchant la sobriété vis à vis de la technologie qui a causé la perte de la civilisation. Il accomplira différentes actions allant de simples requêtes de la part des habitants à l'enquête sur des événements mystérieux, des vols, ou encore accompagner les Flying Pigs à l'aventure dans l'exploration de ruines anciennes pleines de dangers.

My Time at Portia est un jeu à plusieurs facettes dans lequel les activités possibles sont notamment : construire des objets pour répondre à différentes quêtes (outils, armes, machines, infrastructures, etc), monter la réputation de son atelier auprès de la ville et de ses habitants, développer des liens d'amitié avec ceux-ci, explorer les ruines et l'environnement autour de Portia, participer à la vie de Portia, etc.

La partie Build sera bien évidemment la grande constante du gameplay du jeu. Le joueur possède donc son atelier avec un petit terrain autour lui permettant de construire et installer des machines pour transformer la matière première obtenue en récoltant, minant, coupant des arbres, etc. Il dispose aussi d'une station de construction qui permet d'assembler les objets les plus complexes du jeu : machines, pièces pour faire un pont, un taxi, etc. Au fur et à mesure de sa progression, le joueur est en capacité d'acheter des extensions à son terrain et d'améliorer son atelier grâce à la compagnie de construction de la ville. La majeure partie du jeu nécessite de gérer les différentes stations pour construire les pièces détachées voulues et assembler la construction finale. Cela nécessite d'avoir suffisamment de ressources et de stations pour éviter d'être en manque de ressources. Les temps de production des pièces peuvent être longs et il convient d'établir un minimum d'organisation, planification et de tri dans ses ressources et activité.

Le jeu est principalement piloté par le calendrier. Les commissions que le joueur prend ou les quêtes (en dehors des principales) possèdent généralement une date limite et si le joueur ne parvient pas à la rendre à temps, celle-ci est en échec. Il faut donc éviter de trop en faire au début du jeu car on se retrouve rapidement paralysé par le manque de ressources et le fait que les capacités du joueur sont limitées. En effet, le joueur ne peut pas tout faire à l'infini et chaque action de récolte ou de combat coûte des points d'endurance. Arrivé à zéro, le joueur ne peut plus faire d'action. Il est possible de restaurer son endurance grâce à des plats cuisinés, mais l'effet reste généralement limité. Egalement, le temps passe vite avec des journées durant 24 minutes. Si le joueur est encore en activité passé une certaine heure (3h du matin je crois), il fini par "s'écrouler de fatigue" et le personnage est renvoyé chez lui pour dormir. Passé un certain point du jeu, un semblant d'automatisation arrive enfin à la portée du joueur. Il pourra débloquer l'usine et la zone d'assemblage de niveau 3. L'usine permet de créer automatiquement tous les composants requis par une pièce et l'aire d'assemblage construit automatiquement l'objet demandé si tous les composants sont disponibles. Au vu de la complexité et du temps pour fabriquer les éléments de fin de jeu, c'est indispensable. La récolte de matières premières est assez fastidieuse au début. Le bois s'obtient en jouant au bûcheron tandis que le minerais peut se récupérer dehors ou dans les ruines abandonnées. Ces zones accessibles au fur et à mesure de l'avancement du joueur permettent de miner une grande salle et de récupérer diverses objets qui serviront de monnaie d'échange, ou encore des pièces de reliques qui peuvent être réassemblées dans le laboratoire de recherche. Ces reliques qui prendront de la place inutilement au début (ou être cédées comme cadeaux aux bons personnages en cas de doublons) pourront être par la suite exposées dans le musée de Portia pour le Builder participera à sa construction. Au fur et à mesure de la progression du jeu, le Builder aidera à restaurer une plantation de bois et une mine qui en retour permettront à celui-ci de souscrire à un abonnement pour recevoir des ressources. Enfin, le week end le Builder est invité à participer à l'inspection des ateliers où via un jeu des 7 erreurs il devra identifier les défauts de deux version du même objet. Ce concours est très pratique pour récupérer des composants courants utiles.

Comme dit en introduction, My Time at Portia dispose aussi d'un aspect RPG. Le personnage gagne de l'expérience à chaque action de récolte, construction ou combat, et peut équiper diverses armes et accessoires pour améliorer ses caractéristiques. Un arbre de talents est disponible pour développer le personnage. Au cours de l'aventure, le joueur sera amené à explorer des donjons pour développer l'histoire et la relation avec les personnages qui l'accompagneront à ce moment-là. Il débloquera aussi l'accès à des ruines qu'il pourra explorer à volonté pour farmer quelques composants. Quand des ruines sont débloquées, il peut aussi poster une commission auprès des Flying Pigs qui pourront aller explorer à sa place et lui envoyer le butin. Le système de combat est assez rudimentaire. Le personnage peut attaquer avec différents types d'armes (marteau, épée, fusil) avec des enchaînements spécifiques. C'est un poil rigide car le personnage va attaquer la cible la plus proche ou devant lui et souvent les ennemis auront tendance à arriver par derrière. Il faut jouer de la roulade pour pouvoir les mettre devant soit et les rouer de coups. Chaque donjon se ponctue par un boss de fin aux schémas d'attaques relativement simples à anticiper.

Enfin, le dernier aspect du jeu est proche du dating-sim sans pour autant être aussi chiant et contradictoire que le genre l'exige habituellement. En faisant des actions ou des cadeaux aux habitants de Portia, le Builder devient progressivement ami avec eux. Cela apporte des petits bonus comme par exemple des réductions chez ceux qui tiennent des commerces. Être ami avec le Maire de Portia ou encore les deux associés de l'entreprise de construction apporte une réduction à l'achat de terrain complémentaire ou de nouveaux bâtiments pour son atelier. Plusieurs niveaux d'amitié sont disponibles dans le jeu. A partir de Buddy, le personnage et le joueur pourront se donner rendez-vous pour faire quelques activités ludique au travers de plusieurs mini jeux. Un système de romance est également de la partie une fois que le joueur achète le niveau 2 de sa maison. Quand le niveau d'amitié avec un personnage souhaité est suffisant, moyennant l'achat d'un objet précis, le Builder peut déclarer sa flamme au personnage de son choix. Il n'y a pas de restriction de genre pour un couple, ce qui permet de laisser libre court à son imagination. Personnellement je n'ai pas essayé cet aspect du jeu, il ne m'intéresse pas. Un autre aspect pratique est la possibilité d'engager un personnage comme assistant. Le premier possible arrive avec le scénario du jeu et peut être embauché plus tard. L'assistant permet de recharger l'énergie des machines, entretenir, récolter et semer des plantes, ramasser les objets fabriqués, nourrir les animaux si une étable est présente, etc. Pour finir, le Builder sera invité à participer aux diverses célébrations de Portia avec les habituels pastiches d'Halloween ou Noel, mais aussi des courses, concours de pêche, etc.

Globalement, My Time at Portia est un jeu bien sympathique qui dispose d'une bonne durée de vie. Néanmoins il est entrecoupé de temps morts où le joueur cherchera à s'occuper car les temps de production sont souvent trop longs. Il a par contre quelques rigidités dans son gameplay qui font que certaines actions sont parfois irritantes. J'ai aussi noté pas mal de bugs au niveau de la gestion du son avec une forte saturation de celui-ci dans certaines zones comme la cascade, ou encore des cinématiques sans volume alors que le dialogue juste avant était doublé. Le jeu possède un doublage anglais de bonne facture plutôt bien diversifié. Esthétiquement parlant il est très joli et son ambiance cartoon contraste beaucoup avec son scénario censé être post-apocalyptique. Si je devais citer un dernier défaut, je noterai la sauvegarde qui ne s'effectue qu'une seule fois par journée du jeu au moment où le Builder va dormir chez lui. C'est un système qui peut être rapidement crispant car j'ai eu plusieurs plantages du jeu (que je pense plus provoqués par mon PC dont la carte graphique semble fatiguer) et je me suis retrouvé plusieurs fois à devoir recommencer tout une journée. Un système de sauvegarde intermédiaire pendant la journée aurait été appréciable pour éviter ces irritations. A part ça, My Time at Portia est un jeu reposant avec une ambiance zen qui permet de s'échapper dans un univers bon enfant. Le jeu a reçu de bonnes critiques et une suite My Time at Sandrock a été annoncée pour une sortie en 2021 avec une revue de pas mal d'aspects de Portia.