Un petit article sans prétention, issu d’une réflexion personnelle sur ce terme de ‘reprendre’.
Régulièrement, que ça soit de ma bouche lorsque je ne fais pas attention ou dans celle d’autres membres de la coop sort la phrase : « La coop permet de reprendre du pouvoir sur sa consommation ».
Reprendre ? Cela sous entend il que « c’était mieux avant » ? Il y aurait eu donc un temps où ce pouvoir aurait été notre et il nous aurait été confisqué ou nous l’aurions cédé. En ligne de mire : les supermarchés. Quand la plupart il me semble parlent de reprendre du pouvoir c’est se dispenser des supermarchés. Mais avant les supermarchés avions nous plus de pouvoir sur notre consommation ? Lorsque dans un petit village existait une épicerie ou deux, quel pouvoir avaient les consommateur·rice·s sur ce qu’ils y trouvaient ? Si les supermarchés ont suscité l’enthousiasme c’est certainement notamment parce qu’ils permettaient à chacun·e d’accéder à plus de produits différents, à plus d’alternatives, donc à plus de choix et de pouvoir sur leur consommation. Et à un prix inférieur à celui des petits commerces de proximité, augmentant là aussi le pouvoir d’achat et donc de choix de consommation.
Même sur le ‘bio’ (reste la question de la qualité des produits) les supermarchés offrent plus de produits qu’une petite épicerie de village le pourrait. De même pour le rayon ‘produits locaux’. Evidemment les supermarchés bien que proposant une vaste variété de produits uniformisent l’offre. Même chose, pire même, pour des petits commerces qui ne peuvent consacrer de la place à des produits qui se vendent moins rapidement (quelle tristesse d’aller dans des librairies et toujours trouver les trois mêmes bouquins des auteur·rice·s que j’aime…).
Il ne s’agit donc pas d’un retour en arrière vers les petits commerces d’antan. Nul contrôle sur notre consommation dans cette voie. La coop’ ne permet donc pas de reprendre un pouvoir disparu fantasmé sur notre consommation. La coop’, aujourd’hui, peut être un outil qui permet de créer du pouvoir sur sa consommation comme peu (voir pas) d’autres systèmes ne le permettent ou ne l’ont permis (notamment avec les moyens de distribution actuels, les moyens de communication, le net, etc).
Peut être... car à ma connaissance finalement rares sont les coops à aller très loin dans cette création d’un pouvoir individuel sur sa consommation (voir #lescoops).
Bises
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