Encore une insomnie, essence de ce blog

Encore une insomnie, cette fois sans un stresse

J'aimerais pouvoir écrire librement, pour de vrai. Mine de rien même quand on écrit pour soi, il reste difficile de se défaire d'une certaine pudeur. Mon appartement est vide et silencieux. J'entends seulement le ronronnement de mon serveur et les sifflements de mes acouphènes, ce bruit du silence qui m'accompagnera toujours. Comme le bruit de mes sens que sont mes maux de têtes. Toujours plus forts dans les moments calmes. J'aimerais m'evader, mais pour aller où ? Je me souviens avoir écrit qu'importe le lieu, je me lasserai. Si je devais partir seul, à plusieurs, pour un long voyage, un périple ou simplement dans le calme de la campagne, à l'air libre, à la montagne. Je devais tout lâcher, rejoindre une communauté autonome, abandonner mes affects mon mode de vie. Qu'importe où j'irai, ce que je changerai, qu'importe les rencontres, les amours, je finirai par me lasser. Je me demande si je n'avais pas omis mon simple désir de me quitter moi. Moi seul. Il ne s'agit pas de se détruire. Je parle de m'oublier. Mentalement, physiquement. Mes maux de tête, même si bien présents, peuvent être vu comme une métaphore de mon incapacité à m'oublier. Aussi bien que ces nuits, depuis tout petit, je ressentais comme jamais ce moi trop lourd, même dans mes moments où je me sens inexistant, vide, je ressens sur mon crâne, dans mes oreilles, ces pics, ces douleurs aiguës qui me rappellent que oui, je suis profondément dans mon corps, oui, je suis dans ma tête. J'aimerais m'oublier par honte que j'ai de moi-même. C'est un sentiment constant, qui peut se rapporter tant à des choses graves qu'à des futilités. Pas besoin de donner d'exemple. Pourtant j'en ai qui ressurgissent en images tandis que j'écris cela. Pourquoi ai-je aussi honte de ce que j'ai fait ou dit en primaire, en maternelle, que ce que j'ai fait ou dit hier ? Je me souviens que gamin, quand j'avais déjà honte de mon passé que j'estimais lointain, je me disais "j'étais con à l'époque" Jusqu'à ce que, peut-être vers dix ans, je comprenne de mes erreurs passées mes erreurs présentes, que je songe à mon moi futur qui dirait du présent "j'étais con à l'époque". Naturellement je portais déjà la honte du quotidien mais je n'avais pas vraiment réalisé que c'était plus ou moins la même. C'est de cette honte que j'aimerais m'échapper. Le lieu, finalement, c'est pas grand chose. Le lieu est presque aussi une métaphore. Tellement utilisée que j'ai fini par y croire. Par me dire, comme je l'écrivais partout au collège, qu'un jour je partirai. Le désir d'évasion était vague. Comme un pays où l'apaisement se respirerait, dont on s'énivrerait.